Et voilà déjà deux mois que le peintre de l’Amérique Edward Hopper a élu domicile dans le Grand Palais ! Hopper nous attire, par son mystère et par l’énigme de sa peinture. Sa peinture parle de
l’humanité et de sa profonde solitude et de l’Amérique qui se transforme d’un monde qui tend vers le chaos.
L’exposition riche et très documentée nous plonge dans l’art de
ce grand peintre dans un déroulé chronologique. Elle nous présente les différents moments de la vie d’Edward Hopper et permet de comprendre comment ses voyages et ses influences l’ont permis de
créer et de trouver de nouveaux thèmes en lien avec l’utilisation d’un médium. L’exposition commence par nous révéler les débuts de l’artiste et sa période parisienne. Ses premières oeuvres dans
l’atelier de Robert Henri témoignent déjà de ses sujets qui feront la renommée de ses tableaux, les figures solitaires et le monde du spectacle. A Paris, il commence à peindre des intérieurs et
des vues du paysage. Les ponts de Paris l’intéressent où se trouvent déjà son cadrage photographique. Par ailleurs, on connait surtout Edward Hopper pour ses grandes peintures, mais il fut aussi
illustrateur. Et c’est dans ce domaine qu’il s’est beaucoup intéressé aux personnages, aux figures de la vie moderne. Viennent ensuite les premiers sujets urbains, mais aussi des marines. A côté,
on peut remarquer encore une autre facette de l’artiste graveur et aquarelliste. A Gloucester, il a peint une série d’aquarelles aux couleurs vives.
Dans ses peintures de villes naissent des cadrages particuliers, où l’artiste use de la découpe en tout sens. Il veut laisser notre regard fuire dans le tableau, mais celui-ci ne semble pas
trouver facilement d’échapatoire. La fenêtre est toujours très présente dans ses peintures et nous fait jouer avec notre imaginaire. Par la lumière artificielle et naturelle, Hopper crée des
ambiances étranges entre intérieur et extérieur. Ses figures sont comme sur un seuil, solitaires dans la nuit, dans des situations parfois incongrues. Hopper peint l’Amérique dans sa modernité,
ses villes la nuit avec ses bars, ses stations services, ses non-lieux aux lumières crues. Il nous met face à notre solitude et à notre condition humaine. Dans sa peinture, on est à la fois comme
plongé dans la réalité et dans une sorte d’inquiétante étrangeté. Il nous invite à sortir du tableau, nous laisse plusieux chemins mais en même temps notre regard semble bloqué. Dans ses
dernières toiles, les personnages qui attendent dans des intérieurs froids ou devant leur maison semblent sentir que la fin est proche. Hopper préssent un déclin du monde.
Bref, l’exposition Hopper Grand format met en lumière l’art de ce peintre de l’Amérique qui a inspiré les cinéastes comme Hitcock : peintre de villes et d’architectures, il oscille entre un
réalisme et parfois un surréalisme. Son talent s’est révélé à la fois dans le dessin, l’aquarelle, la gravures et la peinture grand format à l’huile dans laquelle ses sujets majeurs sont peints
avec la plus grande intensité colorée et lumineuse.
Une exposition à voir absolument jusqu’au 28 janvier.