Cette année, le Domaine départemental de Chamarande fait Salons, autour de nouveaux dispositifs de convivialité, imaginés par des artistes et des architectes. Dans le parc et dans le château, les oeuvres invitent le spectateur à des actions et rencontres. Certaines sont mêmes pratiquables. A l'époque des Lumières, les Salons, lieux de culture, d'échange et de débat, ont favorisé l'émergence de la pensée politique moderne. Aujourd'hui, ils pourraient désigner plus sûrement les vitrines, technologiques et commerciales des secteurs de l'économie. Revisité par le collectif de programmation COAL (coalition pour l'art et le développement durable), le salon devient plus une notion dynamique qui questionne des problématiques globales qui s'inscrivent dans les réflexions et modes d'organisation de la société actuelle. Ainsi les artistes présents nous invitent à découvrir leur propre vision des Salons.
Au château, les artistes prennent part aux questions liées à l'écologie, à l'agriculture, au développement durable mais aussi aux problématiques liées à la consommation. A l'entrée du château, Olivier Kosta-Théfaine propose une installation qui explore la thématique de l'ordre mais aussi du recyclage. C'est aussi les questions que posent l'installation Empreinte écologique de Lucie Chaumont. D'autres artistes s'intéressent plus aux questions liées à l'agriculture et aux espèces animales comme Thierry Boutonnier, Sylvain Gouraud ou Pauline Bastard qui a confié des cameras aux ânes de Chamarande ! Avec l'installation Hors champs, Nathalie La Hargue et Laurence Yared invitent le spectateur à s'allonger dans un champs à l'intérieur même du château et à lire et écrire en s'appropriant l'espace. Les oeuvres multimedia et sonores de Lise Autogena & Joshua Portway, de Julien Prévieux et de Hehe sont un peu plus difficiles à aborder…
L'exposition se poursuit dans le parc avec du mobilier que les visiteurs et promeneurs sont invités à tester : Lilian Bourgeois a créé six Rocking Chairs monumentaux, les architectes du collectif Encore heureux proposent un nouvel usage des tables de pique-nique du domaine. Installées à l'envers, elles deviennent des supports pour accueillir des hamacs. Betty Bui a également conçu des Tapis vagues, dont les motifs imprimés et tissés reprennent les tracés de la carte IGN du domaine, sur lesquels les spectateurs peuvent contempler le paysage. D'autres artistes nous surprennent avec des installations qui ponctuent le parcours, le canapé trouvé sur le bon coin, de Pauline Bastard, flotte sur l'étang (photo ci-dessus). Le collectif FREAKS FREEARCHITECTS a créé un cheminement en parquet à chevrons pour révéler les lignes de topographie naturelles de Chamarande. Michel De Broin soulève la question de l'espace public et de ses usages avec un signal piéton dissimulé dans le parc. L'orangerie est aussi habitée : Ackroyd & Harvey ont installé deux portraits monumentaux vivants réalisés à partir de semis d'herbe. La photosynthèse remplace ici le procédé chimique au bromure d'argent.
Ainsi, les artistes nous font réfléchir à des questions actuelles liées aux biens de consommations, au recyclage, aux usages de la vie de tout les jours. En nous faisant participer aux oeuvres, ils convoquent notre imaginaire et notre façon de s'approprier l'espace.
Une exposition à voir et à pratiquer jusqu'au 30 septembre
Domaine départemental de Chamarande, Essonne