Cette exposition d'été trouve en la ferme du buisson le lieu idéal ! Ferme-modèle, la Ferme du Buisson a alimenté pendant près d'un siècle une usine-modèle : la chocolaterie Menier de Noisiel, en Seine-et-Marne. La famille Menier a bâti une entreprise dans un esprit utopique : elle a milité pour un impôt sur le capital et bâti une cité ouvrière offrant le bien-être de tous.
Aujourd'hui, les artistes invités en ces lieux portent leur réflexion sur la notion de croissance, de profit, de productivité, au moment où nous sommes en pleine crise économique et écologique mondiale.
Les oeuvres présentées traitent tous de sujets d'actualités : le capitalisme et la crise qui en dépend, les échanges et fossés qui se creusent entre les pays, des questions écologiques…
Au rez-de-chaussée, une première salle réunie plusieurs artistes. Pour le plasticien américain Dan Peterman, la croissance est liée aux processus de déclin de la société de consommation. Au centre de celle-ci sont exposés trois arbres déracinés et renversés, il s'agit d'une reflexion de Gustav Metzger sur les questions écologiques qui nous bouleversent. Thorsten Streichardt s'intéresse aux relations entre nature et culture, croissance et construction, hasard et contrôle. L'oeuvre de Superflex est véritablement engagée dans un processus économique. En 2008, ce collectif a réalisé un projet artistique pour permettre a une famille danoise d'acheter une maison.
Michel Blazy est aussi acteur de cette exposition et présente deux oeuvres en mouvement : Le Mur de Pellicules, un mur qui pèle et une Fontaine de mousse (photo ci-contre), échos à son exposition au Couvent des Bernardins, à Paris.
Deux vidéos se font échos et parlent de naufrages. Celle de Superflex parle du nauvrage économique d'une grande marque internationale MacDonald's. Celle de Simon Starling parle d'un voyage sur un lac écossais. Dans celui-ci, le petit bateau en bois et à vapeur sert à la fois comme moyen de transport et comme combustible : réflexion sur l'usage, à méditer.
A l'étage, des plantes vertes s'insèrent dans du mobilier de bureau, la nature maîtrisé par l'homme semble vouloir reprendre ses droits. Au murs, le travail de Maxime Bondu et de Toril Johannessen.
Blanca Casas Brullet s'intéresse à la reprise économique tandis que Lois Weinberger propose une réflexion sur la nature et ses possibles. Pour clore cette exposition, Mark Boulos avec sa double projection vidéo nous invite à réflechir sur le capitalisme mondial.
Certains artistes portent un regard sur notre société actuelle parfois très cru et direct, où nous sommes démunis, face à la réalité économique. D'autres utilisent la parabole pour nous dire une vérité toute aussi marquante. On ne ressort pas indemne de cette exposition !
Exposition à découvrir absolument jusqu'au 22 juillet
La Ferme du Buisson, Centre d'art contemporain, Noisel (77)