Exposition Le jardin potager : un regard historique et contemporain

Cet été, dans le paysage artistique des expositions autour de la nature et du jardin, le musée de l’image d’Épinal propose « Le jardin potager ». Cette exposition révèle le lien entre le jardin et les hommes. Avec un angle plutôt historique, accompagnée d’images, d’objets, d’oeuvres d’art modernes et contemporaines, elle invite à découvrir ce monde de plaisir et de travail, le lieu qui continue de fasciner, d’être étudié et exploré. Organisée par thématiques, elle permet de comprendre comment le jardin potager traduit l’évolution des modes de vie. Nourricier, ce jardin témoigne de la société et d’une envie d’apprendre de la nature.

Le parcours commence avec le jardin d’Éden et les différentes figures du jardinier. On comprend peu à peu comment l’homme cherche, expérimente et travaille le jardin potager, lieu d’apprentissages, d’invention et d’envie de maîtrise de la nature. Des images, des documents photographiques, des œuvres d’art de diverses périodes et des œuvres contemporaines illustrent l’histoire du jardin potager. C’est l’occasion de découvrir la série Herbier imaginaire, hommage à Blossfeldt, 1982-1983 de Joan Fontcuberta : des photographies de plantes qu’il a lui-même créé à partir de détritus. Cette œuvre tend ici à rappeler que le jardinier a toujours plaisir à améliorer et à concevoir de nouvelles espèces. Au travers d’une série de photographies, on saisit la place du jardin par rapport à l’habitat, aussi bien en ville qu’à la campagne. Puis, la visite se poursuit avec des focus sur l’évolution du jardin après les guerres du 20e siècle. Les nombreux documents témoignent des remous de l’histoire et de la place qu’occupe au fur et à mesure le jardin dans la vie des individus.

Puis, le jardin potager est explicité selon plusieurs axes. Chacun donne un éclairage spécifique sur ce lieu de culture, de production et de ressources vitales. On peut admirer, entre autre, deux faïences émaillées de Sébastien Gouju, deux photographies de Jacqueline Salmon, des œuvres qui révèlent la beauté des légumes, leurs formes, leurs matières et leurs couleurs. Des images mettent en lumière un aspect quelque peu original voire comique des légumes. Celles-ci permettent d’appréhender la compréhension de ce « petit monde », parfois métaphore de la croissance de l’homme. L’ensemble des textes et des planches d’images demande un temps d’attention… Certaines nous font retomber dans le monde de l’enfance. D’autres révèlent les similitudes entre la vie des légumes au jardin et la nôtre. Des films et extraits musicaux, comme Le roi Carotte, Opéra-bouffe de Jacques Offenbach, 1872, offrent un éclairage singulier sur les symboles, les dictons et les vertus qu’on associe aux légumes. Une série d’objets du jardinier, de pièces d’art décoratif, de livres, d’affiches et d’estampes anciennes témoignent  également de la place qu’occupe le jardin potager à travers les arts.

Au fond, évoquer le jardin potager conduit à mettre en évidence l’évolution de la société. Cette exposition tire les fils de nombreuses spécificités de ce « petit monde ». Elle en offre une vision riche, éclectique et surtout rend compte de son évolution et des nombreux regards qu’on continue d’y porter. Elle montre comment les hommes en fond leur lieu d’expériences, de joie et de labeur. Au moment où la question de la préservation des ressources naturelles devient de plus en plus présente, le jardin potager est l’espace où s’exprime la faculté des hommes à construire leur habitat, à le dessiner et à en prendre soin, comme ce qui nous permet de grandir, d’obtenir satisfaction et reconnaissance envers ce que nous offre la nature.

En choisissant la thématique du jardin potager, le musée de l’image poursuit ici sa vocation d’apporter un nouvel éclairage sur ses collections.

Une exposition à découvrir absolument jusqu’au 5 novembre au musée de l’image d’Épinal.

Joan Fontcuberta, 6 photographies série Herbier imaginaire, hommage à Blossfeldt, 1982-1983 prêtées par le FRAC Champagne-Ardenne

Joan Fontcuberta, 6 photographies série Herbier imaginaire, hommage à Blossfeldt, 1982-1983 prêtées par le FRAC Champagne-Ardenne

Jeannot Jardinier, poupée à habiller, chromolithographie éditée en 1936 par l’Imagerie Pellerin, Épinal, coll. Musée de l’image, cliché H. Rouyer

Jeannot Jardinier, poupée à habiller, chromolithographie éditée en 1936 par l’Imagerie Pellerin, Épinal, coll. Musée de l’image, cliché H. Rouyer

Le jardin au Printemps, image offset éditée entre 1953 et 1966 par la Coopération pédagogique, Nalliers, coll. Musée de l’image, cliché H. Rouyer

Le jardin au Printemps, image offset éditée entre 1953 et 1966 par la Coopération pédagogique, Nalliers, coll. Musée de l’image, cliché H. Rouyer

Domestique (Rhubarbe), Sébastien Gouju, 2013, faïence émaillée, courtesy Semiose galerie, Paris.

Domestique (Rhubarbe), Sébastien Gouju, 2013, faïence émaillée, courtesy Semiose galerie, Paris.

Bienheureux Saint Fiacre, Patron des jardiniers, gravure sur cuivre éditée entre 1810 et 1819 par Veuve Chéreau-Matrat, Paris, coll. Musée de l’image, dépôt MDAAC, cliché H. Rouyer

Bienheureux Saint Fiacre, Patron des jardiniers, gravure sur cuivre éditée entre 1810 et 1819 par Veuve Chéreau-Matrat, Paris, coll. Musée de l’image, dépôt MDAAC, cliché H. Rouyer