Entre relevé cartographique et dessin, les cartes de Mathilde Guillemot laissent le spectateur imaginer de possibles voyages. Cette jeune artiste développe depuis quelques années un minutieux travail plastique à partir de toutes sortes de cartes géographiques. Lorsqu'elle démarre un dessin ou plutôt ce qu'elle nomme "un code cartographique", Mathilde Guillemot ne sais pas encore là où le trait va l'emmener. Ainsi, elle compose ses voyages mentaux à travers le déplacement des cartes qu'elle trouve et qu'elle assemble. À la frontière entre le dessin scientifique et la liberté de la ligne, ses cartes rappellent l'expérience des voyageurs-cartographes partis à la conquête des territoires. Les vides laissés au hasard des rencontres du paysage découvert dans la carte invitent le regard à voir son propre territoire, à effectuer son cheminement.
Dans son processus de travail, l'artiste chemine, se laisse aller à l'exploration des codes scientifiques et révèle une nouvelle sensibilité au travail rigoureux de la cartographie. L'exposition présente la diversité d'un travail plastique à partir d'un même objet : des cartes recto-verso visibles par transparence, des cartographies plus sensibles où le trait laisse émerger un paysage, une carte qui invite à une lecture multidirectionnelle. Ainsi, il y a dans ses cartes, Imaginaires et Imaginations Cartographiques, tel que Gilles Tiberghien le voyait dans les cartes qu'il décrit dans son ouvrage éponyme. Et cet imaginaire, ces rêves surgissent des blancs laissés par l'artiste, lacunes qui évoquent la poursuite d'un parcours. On n'en finit pas de mettre notre regard en éveil et d'y repérer ce que chacun sait où non des cartes, car tout le monde peut y voir son paysage.
Accrochage des "cartes" de Mathilde Guillemot, à découvrir jusqu'au 8 mars à la galerie univer, Paris.