S’inscrire à temps, une exposition où la jeune création entre au Louvre !

Les diplômés et étudiants de l’école des Beaux-Arts de Paris relèvent le défi de proposer une œuvre pour le musée du Louvre. Comment repenser la présence d’œuvres contemporaines au Louvre ? De quelle manière se confronter à ce lieu incarnant l’histoire ? Pour ces artistes, ce fut l’opportunité de créer en affirmant d’autant plus leur processus de création. Ce projet les a incités à composer avec le lieu et à réfléchir à des pièces qui allaient faire sens dans la continuité de leur pratique.

Les œuvres s’insèrent subtilement parmi les stèles de la galerie des inscriptions grecques. Elles interrogent la sculpture, la place du socle ainsi que la relation au monument.

Nathalie Novain a réalisé une pièce qui incarne différents temps. Elle utilise différents matériaux, plâtre, acier et pierre, associe référence au système d’accrochage muséal et représentation minimale d’Hermès. Le minéral rencontre ici l’organique. Sur la carapace d’une tortue, les lignes renvoient à des inscriptions, ornements, écho au bas-relief.

L’œuvre de Vincent Laval joue sur la tension entre la pesanteur et le monde céleste. De format circulaire, elle évoque une cartographie de ciel. Plutôt qu’une sculpture, elle est un bas-relief en équilibre, au sol, et sollicite l’envie de toucher.

Un artiste a choisi de proposer une pièce qui se fond presque complètement dans l’espace, jouant sur la typologie de la scénographie d’exposition habituelle des stèles.

D’autres nécessitent de prendre le temps d’être déchiffrées telle que celle de Mariya Olegovna. Les motifs des frises doriques ont inspiré Aurélia Casse à créer sa sculpture, assemblage de formes florales. D’autres encore, comme celle de Timothée Chalazonitis, s’intègrent à des œuvres anciennes. Il a sculpté une prothèse pour un Kouros antique. Son intervention donne une nouvelle temporalité à cette sculpture antique, inscription contemporaine à ce corps.

Cette exposition est conçue avec un véritable respect des présentations des collections, de la puissance des pierres, des stèles et des inscriptions du temps. Les œuvres rappellent ici que l’histoire enrichit chacun de nous. Elles incitent à rechercher les sources, références, qui ont inspiré les artistes. Elles activent notre attention et nous amènent à nous interroger sur les matériaux qui les composent. Elles convoquent également les notions de filiation et nous conduisent à regarder autrement les collections d’art ancien.

Pauline Lisowski

Une exposition à découvrir jusqu'au 17 juin

Galerie des Inscriptions grecques, (Aile Denon, salles 170 et 171)

Le poids du ciel, de Vincent Laval

Le poids du ciel, de Vincent Laval

Une pierre qui respire de Nathalie Novain

Une pierre qui respire de Nathalie Novain

Le relais de Timothée Chalazonitis

Le relais de Timothée Chalazonitis