Pour cette exposition estivale, la galerie 22,48 m² propose une exposition qui révèle la présence de l'eau. Elle réunit des œuvres de différents médiums, qui ont pour sujet des thématiques diverses. Dans le parcours du regard, celles-ci se répondent et se créent des correspondances visuelles et sensibles.
La pièce au sol, Vallen de Cécile Beau laisse imaginer au spectateur la présence d'une goutte d'eau qui tombe du plafond. Jouant sur le dialogue présence / absence, l’œuvre l'invite à contempler une flaque d'eau sombre et à perdre ses repères. À côté, Pool #6, Pool #4, Pool #3, de la série Technicolor, de Claire Trotignon, présente des images de piscines, déconnectées de leur contexte. Le sujet devient motif et fragment. Le duo Emilie Brout & Maxime Marion tente d'objectiver la représentation de l'eau. Ils utilisent les nouveaux médias pour interroger ce qu'ils créent sur notre perception. Le Tour du monde en instantané est une image qui rassemble différentes séries de photographies prises au sein de Google Earth. La vidéo The fish de Caroline Delieutraz est un économiseur d'écran où défilent des événements étranges sur un paysage. La série de photomontages Ishinomaki évoque un rapport temporel à l'eau. Claudia Larcher s'est intéressée aux villes qui furent le plus durement touchées par le tremblement de terre et le tsunami qui le suivit, dans les régions de Fukushima et Tohoku. Les images nous révèlent ainsi le paysage resté en état, nous rappelant le passé. Elles sont exposées sur un mur de plaques de plâtre hydrofuge : Infiltration, une installation de Lucie Le Bouder. Les plaques de plâtre ont bu l'eau avant l'exposition et matérialisent ici une cloison qui expose physiquement l'eau. Installée de l'autre côté, l’œuvre Un chemin, de la série Natures Mortes, de Laurent Pernot, présente l'eau sous la forme de neige et de glace. Tentant de conserver la trace d'un moment, l'artiste a recouvert de neige artificielle et de résine, un tableau trouvé. Dans un temps arrêté, le paysage suggère alors un univers onirique. Composée de trois jarres comportant de l'eau colorée, l’œuvre de Leopoldo Mazzoleni suggère le rapport du contenu avec son contenant. Un autre volet de la thématique est lié à l'imaginaire et à la sensation que peut suggérer la vision de l'eau. Dans son dessin Les Châteaux Toboggans, Géraud Soulhiol évoque un paysage vu de loin, un horizon : une sorte d'hétérotopie concentrant des éléments de notre monde et l'imagerie enfantine de l'artiste. Sang-Sobi Homme a sculpté dans du bois l'image d'un instant où l'eau avait gelé dans l'air. L’œuvre de Jean-Baptiste Caron, And if Nothing Had Ever Been joue sur le contact physique du spectateur. En soufflant sur un miroir, celui-ci laisse apparaitre une phrase… un possible voyage introspectif.
Cette exposition invite ainsi à un voyage à la fois physique et imaginaire.
Still Water, une exposition collective à découvrir absolument jusqu'au 31 juillet (curateur : Rosario Caltabiano), à la galerie 22,48 m² (Paris).