Gobelins par nature. Éloge de la verdure, XVI-XXIe siècles, une exposition à la Galerie des Gobelins, Paris



Gobelins par nature. Éloge de la verdure, XVI-XXIe siècles, une exposition à la Galerie des Gobelins, Paris

La Galerie des Gobelins invite à une lecture transversale du végétal dans la tapisserie. L'exposition propose un dialogue entre de nombreuses tapisseries contemporaines et historiques et révèle ainsi l'importance de la nature sous tous ses aspects dans cet art. Conçue tel un jardin, elle se déploie sous six sections : feuillages de verdure, fleurs, saisons, constance, mille flore et jardins.

Dès la première salle, on découvre que les artistes contemporains se sont appropriés le motif du feuillage, très commun dès les premières tapisseries (Jean-Michel Meurice, René Schumacher et Pierre Alechinsky entre autre). Celle d'Yves Oppenheim, superbe champs de couleurs vives fait écran et invite ainsi à la voir des deux côtés (photo ci-contre). La salle suivante est baignée dans une ambiance fleurie et permet d'apprécier le motif floral qui recouvre le mobilier dès les années 1930. Dans ce foisonnement de tapisseries, l'exposition ne manque pas de présenter les Tentures de Jean Lurçat, bien connu pour avoir traduit les saisons. Cet artiste, héritier de Charles Le Brun, les évoque avec une profusion de végétaux et d'animaux dans des couleurs lumineuses et contrastées : une exaltation de la nature sous toutes ses variations.

À l'étage, Vent de printemps dans l'après-midi de Milvia Maglione suggère un champs de feuillages bleus traversé par une ligne rouge évoquant la force du vent. Cette œuvre introduit la suite de l'exposition et les artistes qui s'appliquent à restituer une mémoire de la nature. Ceux-ci emploient de nombreuses techniques et exploitent leurs différentes potentialités dans une nouvelle vision du végétal. Annabelle d'Huart propose une dentelle au fuseau, représentant un ciel très délicat, tandis qu’Étienne Hajdu s'intéresse à la profusion du motif végétal qu'il entrelace en un champs de verdures, invitant à une lente contemplation. Au centre de la salle suivante, le tapis Aucuba de Marc Couturier incite à la rêverie, dans un fond de ciel noir et cosmique. La section mille flore rend ensuite hommage aux mille-fleurs du Moyen-Age et permet de découvrir les tapisseries de Martine Aballéa, de Paul-Armand Gette qui couvre une méridienne et une savonnerie de Claude Monet. L'exposition se termine avec la présentation de nombreux jardins dans les tapisseries contemporaines. Au sol, le tapis d'André Dubreuil est un assemblage de fenêtres de verdures colorées, sorte de patchwork de multiples détails de jardins.

En écho à cette exposition, la Galerie des Gobelins a donné carte blanche à Eva Jospin. Cette jeune artiste a recréé une forêt en cartons invitant à de multiples imaginaires et contes.

Cette exposition se développe comme un voyage à travers le végétal, le jardin, les paysages et la botanique. Elle montre combien les artistes contemporains se sont emparés des techniques de la tapisserie pour traduire de nombreuses variations sur la nature. Ce sujet se révèle ainsi intemporel, développé sous des formes multiples, qui traduisent les modes des époques, du début de la tapisserie jusqu'à nos jours.

"Gobelins par nature. Éloge de la verdure, XVI-XXIe siècles", une exposition à découvrir jusqu'au 19 janvier à la Galerie des Gobelins, Paris