Dans le cadre de l'année Le Nôtre, le parc et le musée d'Archéologie nationale de Saint-Germain-en-Laye sont investis par des artistes contemporains de tout horizon. L'exposition, initiée et coordonnée par l'essayiste et commissaire d'exposition Patrick Amine, invite le spectateur à parcourir le domaine royal en suivant des installations in situ. Nouvelles folies françaises, ou bien tout simplement installations, sculptures, installées en écho avec le paysage du parc : ces propositions d'artistes se lisent comme un hommage à Le Nôtre mais également comme une nouvelle poétique du jardin et de la nature. Dans le parc du château, un nouvel imaginaire contemporain invite à une nouvelle promenade. Même si certaines œuvres apparaissent telles des folies proprement artistiques et décalées, d'autres jouent le jeu d'une intégration parfaite avec le site.
Dans le château et musée d'Archéologie nationale, les œuvres introduisent un certain regard des artistes contemporains sur le domaine et en particulier sur Le Nôtre, architecte paysagiste, créateur du parc. Le réalisateur Jérémie Lippman rend un véritable hommage à celui-ci avec sa vidéo L’œil de Le Nôtre, qui propose des points de vus inédits sur le parc, recomposant les perspective en un montage à la fois documentaire et poétique. Suspendue, la sculpture de Jan Fabre, réalisée à partir de scarabée, semble tout droit sortie d'un autre monde, tel un fantôme. La couleur verte fait écho aux parterres du parc. Le corps est également le sujet de la sculpture de Jean-Pierre Formica intitulée Les jumeaux, réalisée en sel. Dans un autre registre, Samuel Rousseau propose une maquette sur laquelle sont projetées les vues du jardin de Le Nôtre. C'est un retour sur le motif que nous propose Moo Chew Wong : cet artiste malaisien a peint plusieurs toiles directement dans le domaine de Saint-Germain-en-Laye et a en retenu les différentes intensités lumineuses et couleurs vives de la végétation. S'il faut parler d'hommage à André Le Nôtre, architecte paysagiste, c'est bien en regardant les dessins de parterres imaginés pour un jardin du futur de Wesley Meuris. Les neuf dessins d'insectes de Lee Bae sont mis en scène comme dans un cabinet de curiosités. D'une précision extrême et d'un trait expressif, ils nous apparaissent moins rebutants. Dans la chapelle, Valentin Van der Meulen propose un dessin dont le processus est la performance de l'effacement. Toutes ses propositions dessinent une vision du parc ou suggèrent un élément de l'histoire de celui-ci même s'il faut parfois chercher le lien qui unie l'oeuvre au domaine royal.
Dans le parc, les installations, nouvelles folies à la françaises permettent à notre regard de percevoir autrement les perspectives et les parterres. C'est d'abord le lit à baldaquin de Vincent Olinet, qui flotte sur un bassin, qui ouvre notre imaginaire.
Dans un des parterres plus reculés, Bob Verschueren rend hommage au travail des jardiniers. Composées de brouettes et de branches d'arbres, l'installation est une métaphore du jardinage. Dans un tout autre registre, les sept sculptures d'Hervé Di Rosa apparaissent comme des personnages de cour ponctuant de blanc le long parterre qui mène à la terrasse (photo ci-dessus). L'installation de Rainer Gross, elle joue parfaitement avec l'architecture du jardin et nous invite à une nouvelle expérience de perception de la terrasse. Basée sur le déplacement du garde fou, cette nouvelle architecture redessine un lien possible entre la petite et la grande terrasse. Dans l'ensemble des propositions, le jardin philosophique du français Marc Boulet et du chinois Lin Yu apparait comme l’œuvre la plus paysagère : une incursion jardinée dans le grand parc.
Au total, 25 artistes sont présents pour répondre à la proposition de Patrick Amine. Ils ont transformé le domaine de Saint-Germain-en-Laye faisant révéler de nouvelles perspectives, de nouveaux points de vue et surtout ont su souligner la beauté et l'architecture du site.
L'exposition "Les Nouvelles folies françaises" : une exposition d'artistes contemporains internationaux dans le Domaine national et dans le Château (Musée d'Archéologie nationale) de Saint-Germain-en-Laye pour célébrer l'année Le Nôtre.
A découvrir jusqu'au 20 octobre