L’abri, une exposition de la promotion Master 2 Sciences et Techniques de l’exposition de L’université Paris Sorbonne

Quand la promotion 2012-2013 du Master Sciences et Techniques de l’exposition de l’UFR d’arts plastiques de l’Université Panthéon Sorbonne se charge du fond de donation Famille Moulin, cela donne
l’exposition L’abri ! Ces étudiants ont pris le soin de travailler la scénographie des œuvres en relation avec une idée forte de considérer ces œuvres comme ce qu’il fallait protéger. Pris au
mot, la galerie Michel Journiac devenait un abri pour ces œuvres. Celles-ci parlent d’un temps suspendu, parfois d’un événement passé, elles laissent à penser une sorte de vie arrêtée. Les
étudiants futurs professionnels ont pensé des œuvres abris comme témoins d’une mémoire. Certaines incarnent à la fois un temps de la reconstruction et de la déstruction. Ensemble, elles forment
un tout, une métaphore d’espace-temps à préserver. Elles sont mises en relation avec des œuvres d’une artiste italienne Giulia Andreani. Ces œuvres dialoguent parfaitement avec les œuvres
d’artistes contemporains de renommée internationale.

317838838406e69393c2d973a5d97b5d.jpgDans la grande
salle, les photographies de Dove Allouche témoignent d’un temps écoulé sur le lieu de tournage du film Stalker de Tarkovski. Pierre Ardouvin avec Soleil couchant réfléchit au coucher de
soleil réduit comme simple mobiliier. Cette œuvre abrite comme un soleil perpétuel. L’œuvre de Davide Balula représenterait l’abri comme tel. Il s’agit d’une caisse de bois qui respire et laisse
penser à une vie protégée qui tend à se libérer. La photographie de Ryan Gander joue sur un tout autre registre, celui du portrait souvenir qu’il faudrait préserver. Nicolas Moulin, dans sa vidéo
Warmdewar expose un lieu atemporel, une dystopie où le personnage marche dans un lieu fictionnel. Les œuvres de Giulia Andreani sont elles des écritures picturales sur le passé. Une
pièce relève aussi d’un questionnement sur le passé : The Imprint, une œuvre empreinte où rien n’est visible. C’est le discours des médiateurs de l’exposition qui palie à l’absence
physique de l’œuvre. Il s’agit d’une proposition de Nina Beier et de Marie Lund. Nous sommes ensuite invités à rentrer dans le plus petit espace par la vidéo d’Eric Baudart, Black Hole.
Celle-ci fait apparaître un cycle d’eau noire trouble qui évoque une disparition, un gouffre. A l’inverse, c’est peut-être aussi une vie en train d’apparaître. Cette double polarité entre fin et
naissance sur terre se trouve également dans l’installation Pluie d’air de Michel Blazy. Celui-ci a fait réinstaller pour la galerie une pluie de gouttes noires. A la fois, précieuses et
opaques, les gouttes évoquent un moment de catastrophe en suspend.  Elles mémorisent le temps. La pièce de Tania Trouvé contrebalance l’aspect fragile et délicat de cette installation.
Rock est une pierre trouvée dans la forêt de Fontainebleau. Elle nous met en situation étrange face à une pierre qu’il faudrait protéger.

Les œuvres questionnent le temps et l’espace, un événement qui s’est produit ou qui pourrait se produire. L’abri  met en place un jeu de signification entres les œuvres et l’espace même
d’exposition.

Une exposition à découvrir jusqu’au 12 avril à la galerie Michel Journiac

UFR 4 d’art plastique de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne

47, rue des Bergers 75015 Paris

entrée libre du lundi au vendredi de 11h à 19h

Pour plus de renseignement le site de l’association des étudiants en Master Sciences et Techniques de l’exposition.