Bertrand Lavier est l’un des artistes contemporain français les plus en vogue de nos jours. Il est donc logique que le Centre Pompidou lui accorde une grande exposition qui montre son travail
depuis 1969 jusqu’à ses travaux les plus récents, réalisés spécifiquement pous l’exposition.
Bertrand Lavier fut marqué par sa formation horticole dans sa
démarche artistique. Il utilise le terme de greffe pour parler de son travail. En superposant deux objets du quotidien, il les greffe pour faire naître un nouvel imaginaire. Il additionne et
hybride des objets de notre société de consommation. Il reprend aussi des œuvres d’artistes contemporains comme Stella et Morellet pour se les réapproprier à sa façon, avec d’autres matériaux. Il
peint des objets de la même couleur en marquant le coup de pinceau en vu de questionner l’objet et l’œuvre d’art en général. Il est souvent considéré comme l’héritier de Marcel Duchamp. Mais au
contraire d’un ready-made froid, objet trouvé par hasard et mis en exergue comme œuvre d’art, les objets de Lavier sont toujours choisis pour l’émotion qu’ils suscitent comme la fameuse Giulitta,
voiture rouge accidentée. Dans cette recherche d’objets a la capacité émotive, il pose sur des socles des objets parmi les plus banals en utilisant sa méthode de la greffe. Ainsi, ils deviennent
comme des statuettes primitives. Sa réflexion porte aussi sur la photo sans la photo et les différentes manières de suggérer le cadre. Pour l’œuvre Walt Disney production, il a reconstitué une
exposition à partir de la sculpture abstraite qu’il a rencontré dans un album disney. Ses dernières œuvres sont en fait des panneaux touristiques routiers qu’il a repeint.
Dans toutes ses œuvres, il questionne la transposition, l’objet d’art et son statut, nos relations à l’objet. Son acte artistique peut être vu comme minimal mais sa réflexion sur les objets est
forte, sensible et nous incite à voir de la poésie dans des objets du quotidien, objets parfois rebutant et inesthétiques. L’exposition est conçue de telle sorte que chaque pièce de l’artiste ait
une place bien à elle et qu’elle nous permette un réel contact des yeux et de la pensée.
Une exposition à voir absolument jusqu’au 7 janvier
Centre Pompidou, Paris