À l'occasion de ses dix ans, l'association Artaïs propose "In-Natura" qui réunit dix artistes dont elle suit le travail. Cette exposition s'inscrit au cœur de l'actualité de projets liés à l'environnement, à l'écologie et aux recherches sur la préservation des ressources naturelles. Ces artistes, archéologues, scientifiques, attentifs à la nature, à son devenir, la révèlent, explorent l'imperceptible, dévoilent l'au-delà, ce qui est caché…
Dans la salle d'exposition du Doc, lieu d'ateliers d'artistes et d'artisans, les œuvres, dessins, sculptures, installations, peintures, photographies, invitent le spectateur à admirer la nature à différentes échelles. Certaines, réalisées spécifiquement pour l'exposition, s'immiscent dans l'espace, épousent les murs… D'autres, monumentales, fascinent par leurs formes, intriguent, suscitent des questionnements…
Une étrange souche, surélevée, tel un animal, semble être issue d'un autre monde de rêves, de contes. Cécile Beau, avec cette œuvre, nous invite à observer le monde végétal, à y prêter attention et à se laisser surprendre par la beauté de ses formes. De même, Julie Legrand donne à voir des éléments naturels, qui se transforment. Son bois semble en ébullition… Au sol, les deux petites sculptures de Dominique Ghesquière, îlots d'herbes, suggèrent des nids ou un possible animal. Au mur, telle une greffe, la sculpture de Tatiana Wolska, composée de clous aimantés, s'altère avec le temps et suggère une dégradation, un élément naturel qui viendrait comme dévorer l'architecture.
The Last Piece of Wasteland, de Thomas Tronel-Gautier révèlent des traces de mouvements de la mer. Sylvie Bonnot, elle aussi, parcourt les paysages naturels les plus extrêmes. Ses dessins témoignent de leurs géomorphologies et de leur puissance. For a Void de Caroline Corbasson provoque l'étonnement, une structure noire : une mappemonde haute de 4,6 mètres, évidée… On tourne autour, regarde vers le haut, imagine ce qu'elle peut contenir. Fabien Léaustic, lui, développe un univers scientifique et poétique. Sa Théinographie, projection cartographique sur un fond de thé, nous fait voyager vers des mondes mystérieux. On prend plaisir à s'imaginer un nouveau territoire…
D'autres œuvres dévoilent la croissance de végétaux, une nature qui se transforme. Ciguë, dessin au feutre et à l'encre de Chine d'Emmanuel Régent, montre la beauté d'une fleur, tel un herbier. La peinture de Lionel Sabatté, aux couleurs intenses, évoque un phénomène naturel, les profondeurs des fonds marins.
Ainsi, cette exposition invite à contempler la nature, fragile, changeante et forte à la fois. Les artistes, explorateurs, arpenteurs, interrogent notre fascination pour les paysages et notre désir de compréhension du monde naturel, de ses mystères, en perpétuelle évolution.
À découvrir jusqu'au 17 septembre au DOC, Paris
In Natura ©Artaïs art contemporain