Riche et pluridisciplinaire, l’exposition 1917 propose un aperçu de tous les champs de la création durant l’année 1917. Durant celle-ci, les artistes se voient être les témoins des déboires de la
première guerre mondiale. Ils n’hésitent pas à montrer la cruauté de celle-ci.
On peut donc voir en début d’exposition des dessins de Dix et de
Beckmann, peintres expressionnistes allemands. Les artistes montrent la mort comme reporters mais avec une certaine sensibilité. A noter la présence des carnets de croquis de Pierre Falke.
Fernand Léger dépeint la vie quotidienne des soldats au repos. Mais lorsqu’il s’agit de témoigner de la violence des artilleries et des sons, les artistes vont jusqu’à une abstraction des plus
totale. Dans les peintures de Pierre-Albert Birot, de Leonardo Dudreville, d’Henry Valensi et de Stanton MacDonald entre autre, on peut apprécier une abstraction lumineuse et colorée. 1917, c’est
aussi l’année du groupe artistique et littéraire Dada : le fameux urinoir de Duchamp nommé Fontaine est donc présenté dans le parcours de l’exposition. Durant cette année, on remarque
également un goût pour l’exotisme avec des paysages évoquant l’ailleurs. Aussi, l’exposition tent montrer les perceptions des peintres des autres pays : En Russie, Kandinsky peint des souvenirs
heureux et aux Pays-Bas, pays neutre, c’est l’émergence du mouvement De Stijl. On découvre également des représentations témoignant des ruines et du paysage après guerre.
L’exposition dans la galerie 1 brasse donc un large panel d’oeuvres et de témoignages de la guerre et des événements liés à cette année marquante. Mais cette première partie est aussi riche en
documents et témoignages historiques comme des cartes, photographies et interviews. Mais un trop plein de documents brouille parfois les pistes.
Dans la grande nef, l’exposition se poursuit, scénographiée autour de la figure de la spirale. Ce motif évoque le tourbillon physique et le tourment intérieur qu’éprouvaient les hommes et
artistes durant l’année 1917. Cette seconde partie s’articule autour des liens qu’entretient la création avec la déconstruction et la reconstruction. Durant ce second parcours, on passe aussi
bien d’oeuvres très dures et violentes qui traitent de blessures tant morales que corporelles, de destructions d’architecture et de paysages à des oeuvres qui semblent plus gaies avec la figure
d’Arlequin qui introduit Parade, le ballet de Picasso, point d’orgue de l’exposition. Mais la véritable fin heureuse se trouve devant les peintures de l’abstraction russe et les toiles
de Monet.
Bref, 1917 fut une année riche en tourments mais aussi en productions artistiques. L’exposition s’est voulue très documentées, mais on frôle parfois le trop plein d’oeuvres et d’informations…
1917, une exposition à voir absolument jusqu’au 24 septembre
Centre Pompidou Metz.