Bruno Perramant, artiste français a choisi comme médium de réflexion la peinture. Depuis quelques années, sa peinture s’est nourrie de références, elle est devenue mystérieuse. D’ailleurs, le
titre « Les aveugles » porte en lui une signification de sa peinture. Elle semble difficile à aborder sans des clefs de lecture.
Pour l’ancienne sacristie du Collège des Bernardins, il a réalisé
deux polyptiques verticaux de plusieurs mètres de hauteur. Ces ensembles composés de plusieurs petites peintures sont en adéquation avec l’architecture du lieu et rappellent les décors de
bâtiments religieux. Le premier est composé de nombreuses peintures de différents formats de sujets très différents. Leur position rappelle celles des retables. Avec le titre « Les aveugles »
l’artiste évoque la cécité, la difficulté de percevoir mais aussi une possibilité de voir autrement. Dans plusieurs toiles, il représente un drap qui recouvre une sorte de gisant. Ceci fait écho
aux sujets religieux. Mais d’autres petits tableaux sont plus énigmatIques. L’artiste, en combinant plusieurs tableaux, parle de la question du sens des oeuvres. Le grand tableau central du
polyptique lui, ne semble avoir de sens explicite, que si on comprend la référence que l’artiste y a inscrit. Il porte le nom Les aveugles, et renvoie directement à une parabole du
Christ. Le grand tryptique composé de trois toiles represente le lieu d’un passage, une forêt. Bruno Perramant s’est inspiré de La Divine Comédie de Dante. A l’origine cette oeuvre était
horizontale. Elle fut retournée pour s’adapter à l’architecture.
Ainsi, Bruno Perramant a composé deux polyptiques qui s’intègrent à l’architecture. Les toiles sont à lire dans leur ensemble mais leur sens n’est déchiffrable qu’en se référent à l’histoire dont
l’artiste s’est inspiré. La référence religieuse n’est pas explicite et pourtant, la composition de l’ensemble tend à faire saisir le sens profond de l’oeuvre. Bruno Perramant convoque notre
réflexion face à la peinture mais aussi notre rapport au lieu.
Une exposition à découvrir jusqu’au 20 janvier
au Collège des Bernardins, Paris