L’arbre de vie est un motif d’abord lié à la religion chrétienne. Au fur et à mesure, c’est devenu une thématique emplie d’association d’idées : de symbole de vie et de fécondité, il peut être
une image réflexive de l’homme et de son rapport au monde. Ainsi, la proposition des deux commissaires de l’exposition fut d’exposer des oeuvres de nombreux artistes, à la fois de renommée
internationale et encore émergents. Certains artistes ont même proposé des créations in situ, s’adaptant au lieu. La sacristie, la nef et le jardin sont transformés en une sorte de forêt peuplée
d’oeuvres représentant réellement des arbres ou sont plus suggestives.
Dans la nef, Michel Blazy a installé Le jardin de
sorgho, spécifiquement pour le Collège des Bernardins : une forêt de balais de sorcières qui prend vie et meurt le long de la durée de l’exposition. Didier Mencoboni a produit un de ses
mobiles pour l’occasion. (photo ci-contre) Mark Dion, dont le travail s’inscrit dans la thématique écologique, propose une vitrine en verre où sont présentés des artefacts reproduits en plastine
blanche. Dans une toute autre échelle, le travail d’Henrique Oliveira, Transubstantiation, produit in situ, s’inscrit comme une gigantesque greffe architecturale qui prend vie dans le
lieu. On peut également découvrir une peinture de Séraphine de Senlis qui est en relation directe avec le lieu, par son histoire. A voir également les oeuvres de Donelle Woolford, de Jenny
Bourassin et de Bruno Serralongue. Les vitraux de part et d’autre de la porte d’entrée de la nef sont transformés par Emilie Benoist : ils sont arborés de dessins représentant une généalogie qui
retrace l’histoire du vivant et de l’homme.
Dans la sacristie, on peut être surpris des nombreuses significations de l’arbre de vie que les oeuvres produisent. Dans la vidéo de Jean-Claude Ruggirello, c’est l’arbre comme force
vivante et immobile, tendu comme par un fil qui évoque une vie contre nature. Son pommier déraciné semble avoir subi une pression et pourtant vit en équilibre. Cette tension se retrouve également
dans l’oeuvre de Clémence Seilles, un agglomérat lourd en suspension. L’oeuvre d’Emilie Benoist fait penser à une sorte de forêt entre le macro et le micro paysage. Les petites sculptures de
Jean-Michel Sanejouand sont comme des petits totems. Il érige des cailloux, trouvés au fil de ses déambulations dans des territoires naturels, en sculpture. Thomas Fougeirol produit également un
travail à partir de ce que peut laisser faire la nature. Il s’agit de peintures de pluie. L’eau est aussi l’élément vivant et moteur de la vidéo d’Ismaïl Bahri. La vie tient d’un souffle si on
regarde les oeuvres de Roland Flexner. Cet artiste explore le hasard du souffle de la bulle de savon de façon à laisser surgir des paysages abstraits.
Dans le jardin, plusieurs artistes ont installé des sortes de petits nichoirs, perdus dans les arbres. Ils témoignent chacun de la pratique artistique des artistes.
Cette exposition permet de découvrir comment, d’une thématique à la définition centrée et large à la fois, des productions de tout médium et de références toutes différentes peuvent surgir.
Certaines oeuvres sont de véritables évocations de l’arbre, à la fois naturel et artificiel. D’autres semblent animées d’un flux vital, d’autres encore sont nées grâce au lieu. De l’arbre de vie
à l’homme en relation avec le vivant, les oeuvres laissent beaucoup à penser.
Cette exposition fait l’objet de deux volets : ce premier volet se termine le 18 avril et un deuxième commencera le 19 avril et se terminera la 28 juillet.
Une programmation en lien avec l’exposition ponctue celle-ci de rencontres, de concerts et de spectacles.
Concerts et ateliers « Grandeur nature » du 15 au 22 avril : Une sculpture monumentale et musicale conçue par Denis Tricot, plasticien des arts mélangés, par le musicien Eric Cordier et le
chorégraphe Gill Vandier.
Pour retrouver toute la programmation, le site officiel du Collège des Bernardins, Paris