L’exposition de Marco Godinho est un projet en 3 étapes dans 3 lieux différents : d’abord au Neuer Kunstverein Aschaffenburg, puis en ce moment au Casino Luxembourg pour se terminer à la galerie
Faux Mouvement à Metz. Chaque exposition est un renouvellement de la présentation du corpus des oeuvres, à la fois existantes et nouvelles productions spécifiques.
Au Casino Luxembourg, forum d’art contemporain, l’artiste propose
plusieurs installations qui invitent à penser un visible absent mais aussi une nouvelle vision du monde et des images. History Revisited (Loose Associations), 2007-2013 est une grande
installation, sorte de bibliothèque d’images pendues mais où les visuels nous sont difficilement perceptibles en entier. Un pendant à cette oeuvre se trouve dans une salle, et là, notre regard se
pose au sol. History Revisited (Memory Hole), 2007-2013 est composée de dizaines de livres posés au sol, accollés et dont l’artiste y a percé des petits trous comme pour raconter une
nouvelle histoire. L’artiste redéfinie les médiums documentaires, les images du quotidien mais aussi fait d’un élément de notre vie de tous les jours, un module propre à créer une sculpture. Pour
Fortune Balance, il a enfilé des centaines de pièces de 1 centime d’euro le long d’un fil tendu à la verticale. Marco Godinho pour The End rend visible un titre ou bien la fin
d’une histoire… Le médium utilisé révèle ce qui est rendu visible et ce qui est caché.
Dans un autre espace, le long d’un corridor, une bande son rappelle, comme une ritournelle à deux voies, le titre de l’exposition. La pièce Moment of Intensity, un globe lumineux exposé
comme une sculpture rappelle l’intérêt de l’artiste pour les objets cartographiques et géographiques. D’autres oeuvres sont plus énigmatiques. L’artiste mêle aussi bien des références politiques,
philosophiques et conceptuelles. Avec la pièce radiophonique Something Happens, il nous propose d’écouter un flash info qui se déclenche toutes les heures.
Marco Godinho s’intéresse aux frontières entre le visible et l’invisible, le visible et le tangible. La philosophie de Merleau-Ponty ne semble pas si loin…. Ses oeuvres sont à la fois poétiques
et politiques. Elles nous parlent du monde, de la mémoire et dévoile que nos recherches sur le sens de la vie et de l’histoire en cours sont déjà veines. Elles dévoilent un incertain du visible,
comme si nous étions face à des documents où le sens est toujours illisible. L’artiste interroge nos attitudes et notre manière d’être face aux documents, aux visuels que produit la société. Il
démonte les codes de lectures et réussi à nous faire voir nos objets du quotidien d’une manière plus poétique.
Invisible More Visible More Invisible, une exposition à découvrir jusqu’au 28 avril