Rétrospective Simon Hantaï au Centre Pompidou, Paris



Rétrospective Simon Hantaï au Centre Pompidou, Paris

Derniers jours pour découvrir la première rétrospective consacrée à Simon Hantaï : une exposition qui rend compte d'une œuvre surprenante, poétique et magique ! Le Centre Pompidou nous dévoile le parcours de cet artiste d'origine hongroise qui a su dès le début expérimenter des techniques picturales qui l'ont emmené vers celle du pliage. Le parcours chronologique permet de comprendre ses différentes périodes artistiques et ses références artistiques. Dès ses premières toiles surréalistes, on peut comprendre qu'il en arrive à des peintures gestuelles puis à la technique à proprement parler du pliage.

Simon Hantaï a d'abord expérimenté le geste, les raclures, l'écriture. Dans certaines grandes toiles telle que Peinture (Écriture rose), il associa aux gestes des petites touches, l'écriture. De loin comme de près, ses oeuvres font appel à nos sensations et réveillent nos émotions. Grand coloriste, Hantaï fait jouer les couleurs entre elles pour provoquer des effets sur le spectateur. Les premiers pliages apparaissent très vite dans le parcours. Dans sa série des Mariales, des toiles froissées, le hasard de la technique du pliage donne un résultat encore très dessiné. On peut y voir des formes de vitraux ou de feuilles. Puis, en explorant sa technique, il en vient à resserrer les formes organiques. La couleur respire grâce au grand fond laissé blanc et notre regard est invité à se plonger dans celle-ci. Ce jeu entre le blanc et la couleur se poursuit dans une autre technique de pliage dans laquelle le blanc laissé en réserve est devenu de plus en plus important. Dans certaines toiles pliées, la couleur apparait uniquement par petites touches. Les dernières œuvres, les Tabulas présentent un réseau de carrés et de rectangles colorés qui résulte d'un pliage orthogonal. L'exposition se termine avec les Laissées, des peintures découpées que l'artiste réalise à partir d'anciennes toiles.

Les pliages de Simon Hantaï nous troublent car ils nous offrent une sensation de spatialité, d'immensité colorée et des formes organiques propices à faire fonctionner notre imagination. Les vidéos qui documentent sa technique ajoutent une part de poésie à l’œuvre. Elles témoignent également du contact quasi sensuel et corporel de l'artiste avec sa toile. Cette exposition réussit donc à nous transporter dans la démarche fascinante d'un artiste qui est allé jusqu'au bout d'une technique qui mêle hasard et rigueur du geste.

A voir absolument jusqu'au 2 septembre au Centre Pompidou, Paris