L'exposition "Perception Park" présente différentes manières de représenter la perception d'un paysage et l'émotion qu'il fait naitre chez celui qui le contemple. Les jeunes artistes proposent de renouveler la représentation traditionnelle du paysage en utilisant la photographie, la vidéo, le collage, la sculpture, et l'impression. Leurs œuvres témoignent d'expériences directes du paysage, d'un choc visuel, d'une rencontre mais également d'une approche aussi bien géologique que méditative.
Mélanie Vincent utilise les cartes postales pour restituer un récit de voyage. Elle s'intéresse particulièrement aux territoires accidentés, aux montagnes et aux cratères et révèle une certaine topographie des espaces. D'autres artistes s'attachent à restituer d'un fragment du paysage et les éléments immatériels qui le composent. Pierre Leroy Camille crée des résine, sorte de maquette de paysage qui synthétise la topographie d'un paysage. Jason Gowans effectue lui, des compositions paysagères à partir de plusieurs photographies. Il recherche des angles et des points de raccordements pour proposer une vision nouvelle d'un paysage. La photographie est également utilisée par Graziella Antonini pour restituer une perception d'un paysage pittoresque. Ses images invitent à la contemplation et portent tout de même en elle un aspect proprement étrange : elles témoignent de la matière du paysage naturel et pourtant semble portées en elle un caractère proprement irréel, imaginaire du territoire. Un jeu perceptif est à l’œuvre dans la vidéo d'Estelle Vernay qui met spectateur dans un état d'attention spécifique : elle joue sur la vitesse, le flou et la perception du paysage, faisant défiler quantité d'images qui se rejoignent en un centre, telle une route qui disparait. Une autre façon de saisir le paysage comme notion et regard porté sur le territoire se révèle dans l’œuvre de Celia Nkala. Elle compose son œuvre comme un jeu entre matière et photographie et crée un nouveau paysage entre élément extrait et vision restituée. Le paysage est le sujet récurrent de l’œuvre de François Génot et l'exposition présente son travail d'impression sensible de la nature. Dans ses Frost Mountains, il a entendu que le gel s’imprègne sur la feuille de papier. L'encre a ensuite dessinée un paysage pittoresque, sensible et délicat dans ses détails.
Cette exposition invite à lire le paysage comme un générateur de perceptions, d'impressions et d'imaginations. Les artistes ont restitué leurs sensibilité croisant à la fois les notions de topologie, de lumière, de profondeur, de temps et de mouvement.
"Landscape modes" est à découvrir jusqu'au 16 novembre à la galerie Perception Park, Paris.
Frost Mountains, François Genot, avec l'aimable autorisation de la galerie.