Espace d'exposition et d'événements itinérant inséré dans le tissu urbain, en interaction avec les structures et acteurs d'un territoire, le musée passager s'installe, pour la seconde édition, dans trois communes d'Ile-de-France. Projet porté par la région, il est pensé comme un lieu ouvert à la diversité artistique, aux rencontres et à la convivialité. Cette année, l'exposition Vivre interroge l'habiter et nos façons d'occuper et de s'approprier les espaces.
À Alfortville, installé sur l'île au cointre, ce musée est transformé en une maison, où les murs de chaque pièce sont conçus comme une proposition in situ d'un artiste. Les différents espaces domestiques et leur fonction guident la scénographie de l'exposition : Les œuvres créent l'habitat et d'autres l'occupent. Ainsi, elles cohabitent et composent des lieux d'expériences où le regard circule dans tous les sens.
Dans la première salle, un wall drawing de l'artiste Teurk est censé symbolisé l'ambiance d'un jardin. On y découvre également son œuvre Parpaing de voyage. La sculpture Pile, en béton, de l'artiste Aleteïa lui fait écho. Celles-ci renvoient à la réalité du monde urbain. L'installation Immigrants de Bettie Nin interroge également l'état de notre société. Ces valises couvertes de plumes évoquent le passage des frontières. Posées dans ce musée, elles semblent renfermer la mémoire de voyageurs, en transit. On entre ensuite dans le salon, où Alexandra Gorczynski a couvert les murs d'une œuvre qui conjugue une référence à la fresque et des projections vidéos. Face à un collage de formes et de couleurs, on discerne du mobilier et des images qui renvoient à l'histoire de l'art et interrogent en creux les normes de la beauté. Les vidéos, quant à elles, reflètent notre rapport quasi obligé au numérique. Au sol, l'installation numérique de Casey Reas attire la curiosité quant à son mécanisme. Le regard est captivé par le mouvement des formes qui s'auto-génèrent. On entre ensuite dans une salle recouverte d'une fresque digitale de Giulia Andreani, conçue spécifiquement pour le musée. L'artiste utilise des archives puisées aussi bien dans le cinéma italien, les séries Z, la propagande politique et ses photos de famille. Ici, les visages des personnages semblent nous suivre du regard, tels des souvenirs qui nous hantent, entre persistance et résurgence, où la petite histoire et la grande histoire se croisent. Au sol, l'installation vidéo de Sabrina Ratté plonge le visiteur dans un état contemplatif, face à des paysages abstraits. La visite de cet étrange musée se termine par l'expérience proposée par Marine Antony. L'artiste pour la salle dite la chapelle adapte son installation Black over blue pour inviter le spectateur à passer du temps et à se laisser prendre au jeu de perdre ses repères. Cet environnement immersif joue sur les échelles et les distances qui fondent notre perception de l'espace.
Plus qu'un espace d'exposition temporaire, le musée passager est un projet qui tend à s'infuser dans un territoire. La programmation culturelle rassemble à la fois concerts, performances, rencontres avec des artistes et ateliers de pratiques artistiques. À Alfortville, sa présence rejoint le projet de développement de l'île au cointre, site récemment réaménagé, lieu de détente, de promenade et d'activités face à la Seine. Durant son court passage, il fait événement, entre lieu d'exposition et lieu de vie.
Ce musée voyageur stationne à Alfortville jusqu'au 26 avril.
Il ira ensuite à Cergy-Pontoise du 4 au 24 mai, puis à Meaux, du 1er au 21 juin.
Musée passager #saison 2 ouvre ses portes le 4 avril
La première saison, intitulée L’horizon nécessaire, explorait le bouleversement apporté par l’outil numérique dans notre société contemporaine. Pour cette deuxième saison du Musée passager…
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