Valentina Canseco, Laurent Gongora, Barbara Portailler, Fergus Sindal, Aurélie Slonina, Taylor Smith
Jardin du 6b, Saint-Denis
16 septembre – 15 octobre 2021
L’environnement extérieur du 6b entre la Seine et le Canal Saint-Denis invite à découvrir une biodiversité urbaine. Les cours d’eau sont également propices à la promenade et à l’observation des plantes et des animaux. S’y promener nous incite à découvrir des plantations, à échanger et à partager ensemble des réflexions sur l’art et la nature.
L’ère anthropocène nous conduit à repenser nos manières de construire, de jardiner et de consommer. Le changement climatique est au cœur des préoccupations d’artistes qui s’évertuent à nous faire prendre conscience de la fragilité du vivant végétal et de l’évolution des paysages. Ils conçoivent leurs œuvres en tenant compte de l’existant, du lieu où ils sont conviés à exposer.
Les artistes résidents sont invités à porter leur regard sur le jardin associatif qui prend vie avec les actions mises en place par Engrainage. Leurs œuvres prennent forme selon trois axes de création, la cabane, la relation entre intérieur et extérieur, l’observation du paysage, la vie des œuvres d’art en relation avec la nature environnante.
L’installation d’Aurélie Slonina donne à voir un élément naturel étrange qui se nourrit des éléments auxquels il se greffe. Valentina Canseco installe un Paysage décomposé. La sculpture de Fergus Sindall nous invite à prendre le temps de contempler le paysage urbain marqué par l’eau. L’œuvre de Barbara Portailler offre un moment de pause pour observer la nature aux alentours. Taylor Smith investit la serre avec une installation composée à la fois de végétaux prélevés et d’autres vivants. Laurent Gongora crée une œuvre qui s’insère subtilement dans l’espace et nous incite à regarder les êtres vivants naturels avec attention.
Leurs œuvres nous incitent à songer aux ressources que constitue le jardin, à prêter attention à l’environnement et à prendre soin des éléments issus de la terre. Elles constituent des points d’accroche du regard et nous amènent à vivre des expériences esthétiques sensorielles, à l’écoute du paysage et au contact des éléments naturels. Celles-ci se disséminent en même temps que les graines du jardin partagé se propagent par le vent. Au fur et à mesure, la biodiversité urbaine et les différents stades de végétation se révèlent aux promeneurs les plus attentifs. Certaines installations in progress se poursuivront dans le temps. Elles invitent à revenir sur place à plusieurs reprises afin de constater leur transformation parallèlement à celles des plantes.
Ainsi, cette exposition in situ et hors les murs tisse du lien avec le territoire. Elle engage les visiteurs à explorer le jardin, en croissance et au-delà peut les inciter à s’investir dans le cadre d’ateliers afin d’apprécier un nouvel espace de vie.
Pauline Lisowski