Solitaire de Stéphane Thidet : une installation, expérience contemplative du mouvement

Stéphane Thidet s'attache à révéler les matériaux et à proposer des situations d'expériences temporelles. Invité par le commissaire d'exposition Gaël Charbau, l'artiste a composé un étrange paysage, à l'intérieur de l'ancienne sacristie du Collège des Bernardins. Deux souches d'arbres effleurent une surface d'eau. Il a choisi d'utiliser cet élément naturel instable pour sa puissance symbolique ainsi que pour tout ce qu'il inspire et provoque, transformations, phénomènes.

Cette installation fait suite aux recherches que l'artiste a mené durant l'été 2015 à Ekaterinburg, pendant la Biennale industrielle de l'Oural. Stéphane Thidet y a commencé à expérimenter un procédé permettant de mettre en contact la sculpture et l'eau. Dans ce lieu historique, les éléments naturels deviennent des outils de tracé. L'ancienne sacristie semble disparaître, seuls deux piliers restent visibles, mis en lumière, tels les éléments qui marquent l'architecture. Stéphane Thidet s'est inspiré des mouvements de l'eau et des processus de réactions et de transformations naturels. Au bord de l'étendue d'eau, le spectateur peut contempler une forme de spectacle. Deux bois flottés, suspendus, mis en mouvement, dessinent lentement des cercles dans l'eau. Chaque arbre semble danser dans son propre espace. Reflets et jeux d'ombres et de lumières dédoublent l'image de ce dessin en train de se faire.

L'installation joue sur une certaine tension entre déplacement et immobilité, le temps cyclique et l'instant présent. Elle procure ainsi une expérience esthétique presque hypnotique. Elle invite à un voyage vers un ailleurs, un rêve, un paysage énigmatique.

Solitaire, une installation de Stéphane Thidet, à découvrir absolument jusqu'au 10 juillet.