Connu comme DJ, Ben Andriamaïtso dit Kodh a développé un travail musical de plus en plus riche : interventions, collaborations, composition et production. À la galerie Jeune Création, on découvre un projet artistique hybride, de la captation sonore vers des créations plastiques. Celles-ci invitent le spectateur à s'interroger sur le processus créateur.
Kodh a capté le son du quartier de la station Châtelet – les Halles, à Paris. À partir de cette collecte, il expérimente un travail de superposition et de composition avec de la musique. Il retranscrit ensuite le son, le réécrit à travers des œuvres plastiques et graphiques : Il devient alors un plasticien magicien du son et nous invite à réfléchir sur la notion de paysage sonore, tel que l'a théorisé Murray Schaffer.
Précisément, Kodh s'intéresse au paysage urbain et au bruit ambiant comme révélateur des relations entre les hommes. Dans ses œuvres, il s'attache à proposer au spectateur une écoute et un nouveau regard sur son quotidien. Il a ainsi commencé un travail de cartographie sonore. Dispositif est un travail issu du processus engagé dans la série des Fabriques Sonores. L’œuvre fait se connecter une image de la station Châtelet – les Halles et deux pistes sonores, l'une la captation originale du lieu et l’autre, sa version transposée, interprétée, fictive pour inviter le spectateur à faire l'expérience d'un jeu de relation entre l'image du site et un son, qui devient pour le second nouvelle mélodie. Le réel devient matière à création et la fiction condense une trace d'un passage qui caractérise les usages d'un lieu.
Quadrillage résulte d'une transposition du son. Cette partition de musique mise en volume s'apparente à un plan. De là se crée un renversement, un passage du son et de son écriture vers la représentation symbolique du quartier. À partir des traitements de son, l'artiste fait également naitre des œuvres graphiques, des data images.
Avec Imago, Kodh va encore plus loin dans le jeu de transposition du son. Outil créateur, il fut confié à Sylvia Santana : elle s'est emparé de la partition pour créer un montage d'images. On retrouve la relation entre la musique et l'image et les déplacements engendrés par le travail de transformation du son.
Par ce premier OPUS, Kodh invite à une nouvelle façon de définir le paysage, comme expérience sensorielle. Par son dispositif et l'expérience qui en découle, cette œuvre traduit le concept de paysage urbain envisagé par le philosophe Thierry Paquot. Cette première exposition oblige un travail mental du spectateur. Elle s'ouvre vers une recherche encore plus axée sur le processus créateur.
Le son créateur, une exposition de Kodh, à découvrir jusqu'au 7 février
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