Les oeuvres de l'artiste autodidacte d'origine turque Salih Coskun dit Coskun s'inscrivent dans le musée de Saint-Cloud, pour raconter une histoire. Elles sont installées à la fois dans des salles d'expositions temporaires et dans les collections permanentes de façon à raconter ensemble un conte. La plupart des oeuvres ont été réalisées spécifiquement pour cette exposition autour du thème choisi "Il était une fois". Coskun s'est inspiré d'une version du conte de Perrault, où le Petit Chaperon rouge aurait eu lieu dans le bois attenant à son atelier. Le fil conducteur de ce conte se lit au travers de la couleur rouge, présente par petites touches, dans certaines pièces. En réalité, l'histoire qui découle de ses peintures et sculptures a pris naissance autour d'autres contes et récits mythologiques. Coskun, au travers de ses oeuvres, nous parle de la place de l'homme et de son comportement dans la société moderne.
Ses peintures-collages témoignent de notre monde envahi par les images, les immeubles, la publicité et où l'homme tente de retrouver une certaine place, peut-être une nouvelle origine. Coskun compose avec des matériaux de récupération une oeuvre riche en couleurs et dont le geste de l'artiste laisse parfois apparaître une certaine violence. La représentation des personnages nous fait penser à des hommes à la limite d'un certain primitivisme. Les accents de modernité et de monde réel se lisent grâce à la présence des éléments collés.
Ses sculptures en bois, taillées dans la matière à la tronçonneuse électrique, possèdent un caractère encore plus énigmatique. Ses oeuvres évoquent des personnages mi-humains mi-végétaux. L'aspect brut et peint fait comprendre l'intérêt de Coskun pour le retour à l'origine de notre humanité. Il ne fait pas de distinction entre le femme et l'homme, c'est l'être humain qui l'intéresse. Il veut nous montrer notre statut d'homme dans la société. Ses personnages semblent retrouver une certaine animalité où naissent l'espoir et la violence. Chacun est propre à nous faire raconter une histoire.
L'exposition se poursuit dans le jardin où sont installées des sculptures monumentales. Présentées ainsi, elles sont comme retournées dans leur milieu d'origine. Le bois brut retrouve sa place : Coskun travaille ses pièces dans un atelier en plein air. Dans le jardin, ses sculptures apparaissent comme des arbres sculptées devenant des personnages humains… Un écho aux contes où la forêt peut s'animer face au héros. Ici, c'est le passant, le visiteur qui devient personnage principal mais aussi conteur de l'histoire.
L'exposition de Coskun nous invite donc à imaginer notre propre histoire face à des oeuvres aux aspects à la fois primitif, enfantin et brutal.
A découvrir absolument jusqu'au 13 juillet
au musée des Avelines, Saint-Cloud, 92