Le Centre Pompidou vient de faire entrer vingt oeuvres clés d’un des maîtres de l’art cinétique en Europe Jesus Rafael Soto. Nous sommes invités à rentrer dans l’exposition par la présence d’une
oeuvre monumentale Gran doble escrituro. Celle-ci a introduit la recherche autour de la peinture, du mouvement et du volume de l’artiste : les lignes de fil de nylon créent un
dessin dans l’espace qui joue avec le mouvement de notre regard.
Le parcours de l’exposition met en avant le parcours de
l’artiste, ses recherches et découvertes plastiques : des petites peintures sur plexiglas jusqu’aux pénétrables. Nous découvrons d’abord ses premières peintures sur bois et sur plexiglas où les
lignes et la couleur en contraste commencent ensemble à nous faire vibrer. Soto se dit admirateur de Mondrian et Malevitch. Ses oeuvres sont pénétrées de ces influences avec le travail de la
ligne, des formes et des contrastres colorés. Mais l’artiste vénézuélien va plus loin et propose des peintures qui s’appuient sur une recherche de mouvement et de volume. Pour certaines pièces,
il est allé même jusqu’à dépasser le cadre de la toile peinte pour créer des pièces spatiales. Dans la première salle, au sol, on peut voir une pièce agit comme un tapis de vibrations colorées.
Au fond, un petit pénétrable introduit l’oeuvre architecturale qui clôt l’exposition. Dans la deuxième salle sont présentées les oeuvres dans lesquelles l’artiste a exploré le carré comme forme
colorée et possiblement en mouvement. Sa série des Senegalés est révélatrice du jeu d’illusion d’optique que l’artiste a exploré. De l’art optique pur qui s’appuyait sur les contrastes
et les effets engendrés par les dessins de lignes, Soto en est venu à de l’art proprement cinétique. Dans ses oeuvres, les carrés colorés créent l’illustion d’avancer et de reculer. Avec le
pénétrable, nous traversons l’oeuvre et faisons nous même l’expérience des vibrations.
L’exposition met en lumière un art de l’espace à la fois réel et illusionniste. Des peintures aux pénétrables, les liens s’établissent clairement grâce à la forme carrée qui devient cube. Soto a
réussi à libérer la peinture de sa fixité, il l’a ouvert pour proposer une expérience de mouvement et de déplacement au spectateur. La scénographie et l’agencement des pièces dans l’espace créent
une mise en abîme du travail de l’artiste.
Les oeuvres de Soto sont à découvrir dans la collection permanente du Centre Pompidou, Paris
Jusqu’au 20 mai