Après quelques mois de travaux, le musée d’art moderne et contemporain, qui se trouve dans les anciens abattoirs de Toulouse, a rouvert avec une exposition majeure. Celle-ci fera sûrement date,
comme une des expositions traitant des formes, de l’oeuvre d’art et de sa relation avec l’espace.
Les oeuvres présentées évoquent les questionnements d’artistes internationaux : l’occupation de l’espace, l’inscription de l’oeuvre dans un cadre ou en son sein. Ceux-ci s’intéressent alors bien
sûr au cadrage, au fragment, à la projection, à la croissance et au changement d’échelle…. Nombre des oeuvres présentées proviennent des collections des Abattoirs – Frac Midi-Pyrénées et des
collections publiques françaises. Des artistes ont été également invités pour l’occasion. Tout le bâtiment est ainsi investi par des travaux artistiques allant de l’installation à la sculpture en
passant par la vidéo, le dessin, le livre d’artiste jusqu’à l’architecture.
On apprécie une majorité d’installations qui mettent en scène le
mouvement mais aussi l’action du spectateur.
Mona Hatoum nous envoûte avec son installation qui joue avec les ombres et la lumière (présentée il y a peu de temps au Centre Pompidou Metz, lors de l’exposition ERRE), tandis que Yahoi Kusama
nous envahit de ses pois. Michel Blazy, présent à de nombreuses expositions cet été propose deux installations toujours sur le thème de la croissance, réflexion qui lui est chère. Michael Beutler
se plaît à investir un grand espace du rez-de-chaussée avec une installation en mouvement qui invite à la participation du spectateur. Sont présents également une vidéo de Charlie Chaplin et les
installations de Lucy Skaer, au rez-de-chaussée. A l’étage, Peter Kogler a investi toute une salle avec une installation vidéo qui vise à la saturation, à l’envahisssement de l’espace. Dans un
autre regard, Stephane Calais s’est également pris au jeu d’un travail de dessins dans l’espace en réalisant une peinture monumentale. Avec Anthony Mc Call, il est plus question d’architecture et
de lumière ; son oeuvre minimale joue aussi avec le mouvement du spectateur.
Pour cette exposition, la collection de Daniel Cordier est présentée spécifiquement en relation avec celle-ci. Une très belle collection de livres d’artistes est également montrée, permettant de
voir une diversité d’approches de ce medium. Pour l’occasion, les murs de la salle sont recouverts d’un papier peint créé par Claude Closky. L’exposition se clot ensuite sur une série de vidéos
intitulée « Le mouvement des formes ».
Bref, une exposition qui nous fait découvrir et redécouvrir des installations majeures mais aussi comment les artistes se sont intéressés aux formes, motifs, sujets d’investissement d’un espace,
prétextes à installation ou à image en mouvement…
A voir absolument jusqu’au 2 septembre
Les abattoirs, Toulouse.