Plus que quelques jours pour profiter de cette exposition qui nous fait voyager du sacré au profane, à travers plusieurs cultures. Elle nous présente des chefs d'oeuvres qui témoignent de la place majeure qu'occupe le désordre dans de nombreuses cultures. Qu'entendre par désordre? Désordre du monde, désordre chez l'homme, dans son corps, désordre artistique et désordre architectural ! Le parcours constitué de trois sections, le désordre du monde, la maîtrise du désordre et la catharsis est lui même désordre. On se perd dans une sorte de labyrinthe de structures ouvertes, de volumes faits à partir de triangles. C'est l'oeuvre du collectif d'architectes Jakob+MacFarlane. Ceux-ci ont conçu une scénographie qui participe pleinement à la signification générale de l'exposition.
Voyage à travers le monde, à travers des cultures ancestrales, cette exposition est aussi l'occasion d'un dialogue entre les oeuvres de la collection du musée du Quai Branly et des oeuvres d'artistes modernes et contemporains. Dans la première salle qui introduit la thématique, est présentée une installation de Thomas Hirschorn, révélant sa vision du désordre du monde. Le parcours se poursuit par des oeuvres issues des collections du musée, statuettes, masques, costumes etc… évoquant les questions ancestrales liées au désordre. Une toile de Basquiat résonne au côté d'une statuette brésilienne. On découvre comment les artistes contemporains s'imprègnent des réflexions et représentations de cultures anciennes. C'est ainsi que Chloé Piene a réalisé une vidéo sur la thématique de la femme animal. "Transport", sorte de petites allumettes en tickets de metro, oeuvre de jean-Michel Alberola se perd dans une très grande vitrine emplies de petits objets, esprits auxiliaires, utilisés pour vaincre le désordre. Annette Messager inscrit également une installation, qui se joue de l'architecture. Au milieu du parcours, nous pouvons écouter des paroles d'initiés, pause et rencontre avec des artistes, chamanes ou autres acteurs de cette exposition.
L'exposition se clos sur la salle des "Conjurations profanes" avec des oeuvres d'artistes contemporains très subversifs tels que Ben, Mike Kelley, Mc Carthy. On y trouve aussi une toile de Jérôme Bosch, aux personnages grotesques. L'artiste n'est donc pas là pour rassurer. Mais un brin de poésie et de rêverie ouvre notre imaginaire avec la dernière oeuvre de l'exposition, la vidéo de Rivane Neuenschwander.
On ne sort pas indemne d'une telle exposition, qui nous transporte vers des mondes empris d'esprit, de sacré et parfois qui nous effraient.
A voir absolument jusqu'au 29 juillet
Musée du Quai Branly, Paris